 |
Hierve el agua |
Voila, je me décide donc à écrire quelque chose après deux semaines à courir dans tous les sens, ce sera en français car je ne peux renier mes origines et j’en ai marre qu’on me prenne pour un américain je boude donc l’anglais. En effet pour beaucoup de mexicain le fait d’être blanc et de parler une langue autre que l’espagnol est directement synonyme d’américain…
En deux semaines, nous aurons pu admirer une fois de plus (pour moi) la diversité et la beauté
du Mexique, entre montagnes semi arides, océan déchainé et cote déchirée, plages sous les cocotiers, jungle, cascades turquoises et lagunes transparentes, admirant tortues, singes, dauphins, crocodiles, serpents et araignées, entre suées intenses, siestes sous le soleil, nuits et baignades rafraichissantes !
La montagne
 |
Vin Jaune Comté à Hierve el agua |
Dès l’arrivée de Martin nous nous sommes dirigés vers les montagnes autour de Oaxaca utilisant les bus et taxis collectifs, et nous permettant d’apprécier l’approximation des transports en commun, ce qui nous aura coûté quelques bières pour patienter. Au bout d’une route de graviers sinueuse de l’autre coté d’une montagne nous nous retrouvons à Hierve el agua, des cascades pétrifiées par une eaux chargée en souffre pour passer notre première nuit. Martin m’aura aussi revigoré les papilles gustatives avec un picnic à base de Comté vin Jaune directement importé ce qui ne fait pas de mal, et réanime certaines sensations oubliées.
Le jour suivant nous nous dirigeons vers les Pueblos Mancomunados dans la Sierra Norte de Oaxaca, pour commencer deux jours de trek à 3200m et avec nos gros sacs bien remplis de choses plus ou moins inutiles !
 |
Sierra Norte |
Cela m’aura fait réaliser que ma condition physique du vélo n’est pas nécessairement utile vu que je me suis retrouvé avec des courbatures comme je n’en ai jamais eu en 4500 km ! Ces 15 km le long d’une crête dans une forêt semi humide de pins, agaves, épiphytes, fougères et palmiers nous emmènent au fond d’une vallée pour rencontrer une dame hilarante et hilare, certainement sous l’effet de l’air pur de la montagne! Nous camperons là-bas et apprécieront une truite grillée sur le feu et péchée par nos soin (dans une piscine avec une épuisette j’avoue). La journée d’après sera tout aussi dure, mais tranquille et belle, suivant un canyon arrivant dans un petit village, au bout d’une autre route de gravier sinueuse qui nous ramènera jusqu’ à Oaxaca avec un camion de livraison et un bus scolaire que l’on a imprégné de notre odeur...
 |
Que buena la trucha! |
 |
Caminando caminando... |
La plage
 |
Puerto Escondido |
Depuis Oaxaca où nous passons une nuit épuisés nous prenons la route du Sud à travers d’autres montagnes, nous emmenant à Puerto Escondido, célèbre pour son Pipeline que beaucoup de surfer viennent affronter. De notre coté on se contentera d’affronter la chaleur, la plage, et quelques dégustations de Mezcal, ce qui ma foi est largement suffisant. Pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que ce village est très agréable, en partie touristique avec quelques bars sympas, mais où on retrouve l’ambiance petit village de pécheur, avec de magnifiques immenses plages de sable fin, mais aussi des petites criques bordées de cocotiers…
Après quelques jours nous nous dirigeons vers la prochaine étape décidée à la dernière minute en descendant du bus, le centre éco touristique de la Ventanilla qui nous héberge (sous notre tente) pour moins cher, en échange d’un peu de volontariat.

Le lendemain on passera donc quelques heures à nettoyer le plastique sur quelques kilomètres de la plage qui en fait 20, jusqu’ à ce que la chaleur ait raison de nous. Le soir, un lâché de tortues auquel on a participé était organisé des dauphins sautant au dessus des vagues et un coucher de soleil en fond. Au milieu de la nuit, une autre activité consistait à récolter les œufs que les tortues pondaient sur la plage pour les ré-enterrer en lieu plus sûr. C’est aussi là-bas qu’on a rencontré un compagnon de route pour quelques jours, Qy, originaire de Chine ne parlant pas un mot d’espagnol et descendu du Texas avec sa voiture, qui s’est fait braqué son premier jour au Mexique, volé quand sa voiture était au commissariat et pris des amendes pour des raisons hilarantes, et continue sa route vers le Guatemala, la Colombie et Madagascar plus tard dans l’année dans la plus grande des insouciances ! Nous avons fait un petit bout de route avec lui, en montant à San Cristobal de las Casas, en passant par le Cañon du Sumidero avec ses 800 mètres de haut, ses crocodiles, son énorme barrage et ses bouteilles en plastique flottantes, mais qui vaut tout de même le coup. Notre passage à San Cristobal aura été assez rapide, mais bien mouvementé, pas mal de bars, de gens motivés, on a rencontré par hasard Emilie (co-bikeuse depuis San francisco), et Jorge, un compagnon de route de Baja California, et de bar de Oaxaca ! En plus de ça il nous fallait organiser notre prochaine destination, la Laguna de Miramar avec un autre couchsurfer français, Simon et Qy, ce qui nous a laissé que très peu de temps pour apprécier la beauté et richesse de cette ville.
 |
Le bon thon de puerto escondido |
 |
Les bons surfers de Puerto Escondido |
 |
La bonne biere de Puerto Escondido |
 |
Liberons les tortues de la Ventanilla! |
La Jungle
 |
Cañon del Sumidero |
|
Depuis San Cristobal nous nous dirigeons donc vers la Laguna de Miramar, avec un départ à 5h du mat’, en voiture pour 80km jusqu’ à Comitan, puis en Taxi pour 20km jusqu’ à Las Margaritas et pour finir 120km en camioneta jusqu’ à Emiliano Zapata, soit 220km, et le tout en 12h. Arrivés là-bas, n’ayant pas le temps de marcher jusqu'à la lagune à 7km nous campons à l’entrée du site après d’amples négociations et malentendus sur les tarifs ! Nous apprenons à être patients, réalisons que dans cette zone, la notion de temps est différente, les gens parlent 4 langues dans le même village et l’espagnol n’est pas la plus maitrisée, même entre eux il se ne comprennent pas, et leur manière d’aborder les relations humaines est très spéciale. Une fois qu’on comprend tout ça, ils deviennent hilarants et débordants de sympathie ! Le lendemain nous prenons le sentier bien boueux pour arriver à la fameuse lagune, qui ressemble à notre grande surprise à une plage de sable fin dans les caraïbes, au milieu de la jungle. Sur place baignades intenses, balades dans la jungle, tour de canoë, plongée, jeu de cartes argentin (truco), et puis un peu de glandouille pour la journée et demie qu’on a passé là-bas auront été nos activités. Le retour en bus aura été difficil, une nuit de 5h dans une camioneta, secoué en permanence et à 20 dans un 12 places est plutôt fatigant.
 |
Laguna de Miramar |
La journée d’après n’aura pas été mieux vu qu’on embarque vers Palenque au Nord pour 8h de plus de camioneta, et se rend compte que le bus qu’on a pris nous emmène à l’est pour longer la frontière du Guatemala… On décide alors de faire quelques pause sur la route pour profiter de ce qu’il y a autour, las Lagunas de Montebello dans un premier temps, qui ne s’avérera pas si terrible, mais certainement du fait de l’ensoleillement et de nos gros sacs à porter… Nous réembarquons pour continuer notre route jusqu’ à Las Nubes une centaine de km plus loin pour voir quelques cascades le lendemain.
 |
Et ca pagaie! |
En route, après un petit vomi, une des passagères entame la conversation, nous affirmant qu’on est des « Gringos », ce qui est plutôt un mauvais début. Finalement, elle se terminera bien, le chauffeur ayant entendu notre large discussion sur les gastronomies française et mexicaine, s’arrêtera dans sa famille 20 minutes pour nous ramener des tamals (espèce de polenta aromatisée cuite dans une feuille de banane, ou d’épi de maïs), des bananes et des noix de coco ! Epuisés par 24h de voyage nous nous effondrons sous la tente après un repas à base de bières et bananes. Après cela, je me rend bien compte qu’une journée de bus est bien plus épuisante qu’une journée de vélo, mais permet d’aller quand même plus loin heureusement ! Ce détour valait vraiment la peine au final, nous nous réveillons au bord d’une rivière bleue turquoise, un enchevêtrement de cascades entourées par la jungle, des canyons, rapides, piscines, et le tout sans une personne qui se baigne ou se balade !
 |
Cascadas de las Nubes |
C’est certainement le plus bel endroit que j’ai eu l’occasion de voir ces 5 derniers mois. Malheureusement nous quittons les lieux le jour même, en regardant l’OM/Inter sur une terrasse dans un village à moitié désert, situation assez improbable mais réelle. Une heure plus tard nous montons dans un bus en espérant arriver le soir à Palenque, situation tout aussi improbable vu qu’il reste pas mal de bornes et peu d’heures avant la nuit. Sur le chemin nous croisons un groupe de personnes assez agitées, machette à la main qui montent sur notre toit, et qui je le comprendrai plus tard viennent de se faire attaquer. En effet cette zone frontalière avec le Guatemala n’est pas la plus sure, entre narcotrafiquants, vols et immigration, mais nous n’avions pas fait exprès de passer par là, et sans risques, la vie est quand même beaucoup moins drôle.
 |
Palenque |
Il nous aura donc fallu un après midi et une matinée de plus, 5 contrôles militaires 3 gars de notre bus qui se font embarquer et une pause dans une ville frontalière assez étrange et glauque, Benemerito de las Americas pour arriver à Palenque. Nous voila en ce moment toujours là-bas où on a vu d’autres ruines époustouflantes, dominant la vallée , mais dominées par la jungle au travers des siècles. Nous aurons eu deux jours de relatif repos dans une cabane au milieu de la jungle à El Pachan, des singes hurleurs passant au dessus de nos têtes et remplaçant le coq pour nous réveiller le matin, une humidité pas très propice pour faire sécher nos caleçons, mais apparemment plus pour certains champignons qu’on nous propose au détour de chaque liane ! Nous prenons ce soir la direction de Campeche, avant de se diriger vers le Yucatan, puis les plages des caraïbes et le Guatemala où nous finirons probablement notre séjour, à la revoyure!
 |
Palenque |
 |
Laguna de Miramar |
 |
Las Nubes |
finalement, ca me rappelle les paysages berlinois! quelle ideée de faire tant de bornes pour voir ca (enfoirés!)? ;-)
RépondreSupprimer